Tribunal de Grande Instance de Toulouse, jeudi 17 juillet 2014, 7 des 8 inculpés sont jugés.
Un procès qui paraît être celui de la criminalisation de l’antifascisme et de la banalisation de l’expression publique de la haine et de la violence.
Dans la salle, nous sommes une vingtaine a être venu soutenir les inculpés.
Immédiatement, le procès prend l’allure d’une mauvaise pièce de théâtre : le président de la séance transcrit les faits avec un parti pris qui en devient dérangeant. La raison du contre-rassemblement est très vite oubliée. Il continue sur sa lancée et martèle les inculpés de deux questions récurrentes : « Qu’est-ce que vous faites au niveau professionnel ? Qu’est-ce qui se serait passé si les CRS n’avaient pas été là ? ». Sur scène, la représentation prend les airs d’une usine à broyer, où le jugement des inculpés se limite à leur appartenance sociale et politique et se conforme aux dires des plaignants.
L’avocat des 11 flics de la CRS 14 prend alors la parole et explique que ces messieurs ne sont pas présents car ils sont actuellement sur les plages languedociennes. Les inculpés seront donc les seuls à s’exprimer.
Sous le ton arrogant et méprisant du président, la défense essaye tant bien que mal de recontextualiser les faits : « Que se serait-il passé si le préfet n’avait pas autorisé la manifestation nazie ? Car s’en était bien une : drapeaux d’organisations dissoutes comme l’Oeuvre Française, saluts nazis, casquette de la division Charlemagne, agressivité du service d’ordre… »
La lourdeur de l’air l’emportera et donnera le ton au verdict : sur 7 peines, 4 sont du ferme (de 1 à 4 mois, 10 mois en tout), les 3 autres du sursis (3 et 4 mois, 11 mois en tout), sans compter une série d’amendes.
Nous ressortons, enfin, tou.te.s du tribunal pour un débriefing : malgré un procès partial et arbitraire, nous ne nous laisserons pas briser par la justice…
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